24 février 2024 à 18h37 par Jean-Charles Virlogeux

Salon de l'Agriculture : retour sur une première journée sous tension

L'ouverture du Salon a été retardée, et la venue du Chef de l'Etat chahutée. Emmanuel Macron a dû improviser un long débat avec la profession

Ouverture Salon Agri
Une ouverture sous haute tension
Crédit : TOTEM

Emmanuel Macron était sur le point de quitter le Salon de l’Agriculture en ce samedi soir, après une journée sous tension. Il y a finalement eu débat porte de Versailles mais pas vraiment tel que le Chef de l'Etat l’avait imaginé. A son arrivée vers 8h, le Chef de l’Etat s‘est entretenu avec les syndicats comme prévu, mais la suite qui l’a moins été. Des centaines d’agriculteurs ont forcé des grilles et sont entrés, en s'opposant au service d'ordre et aux policiers ; plusieurs coups ont été échangés, et un retard d'une heure et demie a été généré dans l'ouverture du salon au grand public.Le Hall 1 occupé par les manifestants, n'a même ouvert que vers 13h.

Pendant ce temps, Emmanuel Macron a dû improviser deux heures de débat avec d'autres représentants des trois principaux syndicats,  FNSEA,  Jeunes Agriculteurs et  Coordination rurale.

Pas suffisant pour calmer la colère puisque la suite de la visite du Chef de l'Etat qui a finalement pu inaugurer le Salon vers 13h s’est déroulée avec des huées en fond sonore

 

 

 

 

Le Chef de l’Etat a pourtant discuté avec les agriculteurs - du moins ceux qui ont pu l'approcher toute l’après-midi. Il s’est aussi livré à deux heures de vraies discussions avec la profession ce matin, producteurr de fraises du Tarn-et-Garonne, viticulteur du Grd entre autres, un débat que les manifestants un étage en dessous n’ont parfois écouté que d’une oreille.

Le Président a été assailli de questions qui cristallisaient  toute la détresse et l’impatience de la profession sur les questions des contraintes administratives, de la concurrence étrangère ou sur celles du revenu notamment.

 Olivier Boulat est éleveur en Lozère et secrétaire général adjoint de la Fédération Nationale Bovine.

Ce matin, il a pu débattre avec Emmanuel Macron, autour des prairies sensibles et du loup notamment.

 

 

 

 

 

 

Le président de la fédération nationale bovine et 2e vice-président de la FNSEA le Cantalien Patrick Bénézit était aussi présent et a eu un vif échange avec le chef de l’État qui l'a confondu avec le patron de toute la filière bovine.

Parmi les pistes évoquées lors de cette discussion,  la création d'un "prix plancher" pour mieux rémunérer les agriculteurs, ou un recensement des exploitations qui nécessitent des aides de trésorerie d'urgence,

"Poser le mot sur le concept de prix plancher est déjà une petite révolution", a salué la porte-parole de la Confédération paysanne, Laurence Marandola. "Tant que les évolutions ne seront pas concrétisées dans les cours de ferme, on sera sur votre dos",  a tout de même promis un autre agriculteur au Chef de l'Etat.

 

A l’issue de cette journée, trois personnes ont été interpellées pour des violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, selon le parquet de Paris, puis relâchées; elles seront convoquées ultérieurement.

Le stand de Lactalis  a été visé par un déversement de fumier.

Emmanuel Macron a donné rendez-vous aux représentants syndicaux d'ici trois semaines, après le Salon, qui va tenter de reprendre un cours plus normal désormais ce soir et à partir de demain.