1er février 2024 à 8h13 par Fanny Paul

"Si on lâche maintenant, ils auront gagné" : les agriculteurs cantaliens durcissent le ton

Même si le blocage sur l'A75 a été allégé, les agriculteurs ont réalisé des actions coup de poing dans la soirée de mercredi.

manif agri A75
les tracteurs stationnés sur l'A75 à la sortie du Buisson (Lozère)
Crédit : TOTEM

Réveil douloureux au Carrefour de la Sablière à Aurillac ce jeudi matin. Les entrées ont été bouchées avec du lisier par des agriculteurs dans la nuit. Mercredi soir, les agriculteurs ont visé des grandes surfaces de Maurs en déposant des pneus ou du lisier pour protester contre la loi Egalim non respectée. A Montsalvy, les Jeunes Agriculteurs ont bloqué un rond-point sur la RD 920 avec du lisier ou encore des pneus. Ils ont contrôlé des camions et la provenance de leurs produits. Une action coup de poing également des agriculteurs du Puy-de-dôme mercredi soir à Clermont-ferrand. Ils ont déversé une quinzaine de bennes de fumier devant la préfecture vers 21h30, pour former un mur de plusieurs mètres de haut.

Blocage de l'A75 allégé

Le blocage de l’A75 se poursuit dans le sens Clermont-Montpellier seulement, la circulation est laissé libre pour les véhicules légers dans le sens Montpellier-Clermont, mais pas pour les Poids-lourds. Une décision prise pour libérer la circulation de Saint-Flour et soulager les habitants. La préfecture du Cantal indique que la sortie est obligatoire pour les poids-lourds sur l’A75 depuis la sortie 39.1 en Lozère jusqu’au diffuseur 29 – Saint-Flour Bellevue dans le sens sud-nord.

Les camions qui descendent de Clermont seront déviés par la rocade de Saint-Flour via Chaudes-aigues et l’Aveyron. Une nouvelle organisation qui a obligé les éleveurs à libérer la voie sur la partie sud de l’A75 en déménageant leur siège de l’autre côté mercredi après-midi.

 

"Un combat qui ressemble à une guerre"

Les dernières annonces du premier ministre Gabriel Attal n’ont pas calmé les esprits. Les agriculteurs cantaliens ne veulent pas lâcher maintenant. Delphine Freyssinier est la secrétaire générale de la FDSEA du Cantal : "On est citoyens comme les autres, et on veut pas casser ce qui nous appartient. Mais comme on est pas du tout satisfaits, on va se pencher sur une autre stratégie et montrer un peu la colère. On nous prend pour des enfants et ça peut plus durer. Ca fait 10 jours qu'on est mobilisés, avec une période pas facile dans nos départements, avec les animaux dedans, et avec une fenêtre de tir où il fait soleil pour faire des travaux. Mais les gens ont en tête qu'on a attaqué un combat qui ressemble à une guerre. Si on lâche maintenant, ils auront gagné et il n'est pas question qu'on reparte bredouille."